“Entrepreneur du Corona” – Un prix attribué, une vérité dissimulée ? Ballweg demande des explications à Böhmermann

Ballweg : Prix annoncé, jamais remis

Michael Ballweg commente sans détour :

« Si on distribue des prix à la télévision, il faut aussi avoir le courage de les remettre. J’aurais volontiers accepté le prix – en direct. Mais Jan Böhmermann garde le silence. Peut-être que le ‘Coroni’ n’était que de la satire – mais alors c’était de la satire à mes dépens, avec de vraies conséquences. »

Accusation : Campagne médiatique orchestrée par le fisc

Dans une requête motivée, la défense affirme que Jan Böhmermann aurait été contacté par le service des impôts de Stuttgart II avant l’émission, dans le but de provoquer l’indignation publique contre Ballweg par des moyens satiriques. Cela aurait déclenché des enquêtes et des poursuites. Lorsque Böhmermann dit à l’antenne que le fisc « envoie ses salutations », cela ne serait pas une blague, mais le signe d’une coordination politique.

Ce qui est explosif : La Cour d’appel de Stuttgart (OLG) a mentionné l’émission dans sa décision du 14 novembre 2022 pour prolonger la détention provisoire de Ballweg. La défense y voit une pré-condamnation médiatique manifeste.

Quand la satire écrit le scénario de la justice

Dans un État de droit, les décisions de justice ne devraient pas s’inspirer de scripts télévisés. Mais dans l’affaire Ballweg, ZDF Magazin Royale semble figurer sur l’étagère juste à côté du Code de procédure pénale. La différence ? Böhmermann fait de l’audience – Ballweg a fait neuf mois de prison.

La défense demande une audition en personne

La convocation de Böhmermann doit permettre d’éclaircir si ses propos étaient uniquement satiriques ou issus d’un échange réel avec les autorités – et dans quelle mesure cela a influencé la procédure pénale.

« La satire peut tout – mais tout ne peut pas être remplacé par la satire, » déclare Me Gregor Samimi.

Le ZDF comme source juridique ? Mise en cause de l’usage de la télévision dans les jugements

La défense critique le fait que l’OLG de Stuttgart s’appuie sur des émissions télévisées comme fondement de ses décisions. L’émission de Böhmermann a joué un rôle central dans la prolongation de la détention préventive de Ballweg.

Dans le procès en cours concernant le meurtre du policier Rouven Laur lors d’une manifestation le 31 mai 2024 à Mannheim, le juge Herbert Anderer a également cité une enquête du ZDF sur une prétendue implication russe dans des attentats islamistes – bien que les services de renseignement allemands l’aient depuis jugée non fiable.

Rouven Laur, 29 ans, a succombé deux jours après avoir été poignardé par un agresseur afghan. L’acte a choqué la nation.

La défense de Ballweg pose la question : Comment est-il possible que des contenus satiriques ou douteux soient utilisés comme preuves dans des procédures pénales – avec des conséquences immédiates sur la liberté des prévenus ?

« Si la télévision devient une source de condamnation, alors il ne faudra pas longtemps avant que les verdicts suivent l’audience. Personne ne peut vouloir cela – pas même le ZDF, » conclut la défense.